Clichés sur les lesbiennes…dans la presse.

Article publié par les Nouvelles News sur les clichés envers les lesbiennes.

Du sexisme ordinaire envers les femmes et leurs « sautes d’humeur », aux clichés sur les lesbiennes qui couchent « avec leur meilleure amie », Voici cumule les stéréotypes.

Une compil de tous les clichés sur les lesbiennes et les femmes. L’article publié par le magazine Voici et signé Marion Michau véhicule les pires stéréotypes contre lesquels se battent les homosexuelles et les femmes en général, le tout sur le ton de l’humour et de la connivence.

Le parti pris est clair : être lesbienne c’est « cool ». Déjà parce que « on est quand même sur un concept très fort : coucher et potentiellement vivre avec sa meilleure amie ». Etre lesbienne, c’est donc d’abord une histoire d’amitié entre filles. Et tant pis si une des plus emblématiques luttes des lesbiennes est la reconnaissance de leur sexualité, déniée par la société, et reléguée ici au rang « d’amitié forte ».

Mais sinon, « quels sont les avantages à être lesbiennes ? » interroge l’article. Réponses : « Vivre avec une fille, c’est doubler sa garde-robe » mais c’est aussi « des heures de rigolades, de discussions psycho, de bitchings après-soirée, de partages de tampons et de l’agressivité qui va souvent avec ». Pire : « Qui, mieux qu’une fille, peut comprendre et accepter nos sautes d’humeur ? », ose finalement la journaliste. Un éventail de poncifs plus sexistes les uns que les autres. Les femmes seraient donc sujettes à des « sautes humeurs » et à des « tensions intérieures » qui, par contre, « n’intéressent pas les hommes ».

Un avantage de plus, dans un couple lesbien, est qu’on doit « inventer son propre couple, définir le partage des tâches ». Ce qui est apparemment impensable, pour la journaliste, dans un couple hétérosexuel. Les hommes à la « pose des étagères », les femmes au « passage de l’aspirateur, et à la préparation du dîner ». C’est écrit. « S’installer avec une femme, c’est en finir avec le schéma Barbie maison / Ken bière-foot que nous impose la société », conclut la journaliste. Seules les lesbiennes peuvent donc espérer vivre dans une société égalitaire, soyez prévenu.e.s. Mais « ne nous emballons pas, (…) passé quelques années, ça ne doit pas changer grand-chose, finalement ». Déception.

Contactée par Les Inrocks, la rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert défend sa chroniqueuse et invoque… « l’esprit Charlie » : « Je trouve ça extrêmement hypocrite : il y a un an, après Charlie Hebdo, on parlait de liberté d’expression, on disait ‘il faut faire rire, il ne faut pas s’autocensurer, il faut pouvoir y aller’ … Et maintenant on ne pourrait plus.” Elle soutient également, que la rubrique Sexy Story se veut humoristique. « Si vous sortez quelque chose de son contexte, évidemment des propos peuvent être mal pris. On n’a pas imaginé trois secondes que ça puisse heurter ». Et quatre ?

En 2013, Elle aussi

Voici n’est pas le premier magazine à tomber dans ces clichés homophobes. En 2013, Elle faisait de l’homosexualité un phénomène de mode. « Parce que si on n’est pas sortie avec une fille à 40 ans, c’est qu’on a raté sa vie ». Le magazine féminin conseillait donc aux femmes de prendre une amante, pour pimenter leur vie sexuelle mais surtout pouvoir gagner « une énorme crédibilité SWAG auprès de tous nos amis qui se sont rendus, janvier, à la manifestation pour le Mariage pour Tous ». Et là aussi, comme Voici, Elle y voyait un avantage de taille : s’échanger les vernis.

Laisser un commentaire